La richesse de la mutualisation des ressources

Par J. Benoit Caron, directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives

J. BENOIT CARON

Directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives

À l’aube de la tenue du Sommet de l’économie sociale, il nous apparaît essentiel de réfléchir collectivement à la question de la mutualisation des ressources, en tant que levier stratégique pour renforcer la résilience, l’innovation et l’impact des acteurs de l’économie sociale.

Dans un monde d’incertitudes en perpétuelle mutation, dans lequel les enjeux économiques, sociaux et environnementaux s’entrechoquent et deviennent de plus en plus complexes, une évidence s’impose : nous ne devons plus avancer seuls. Nous avons le choix de nous organiser ou de nous faire organiser. La mutualisation des ressources, qu’elles soient humaines, matérielles, intellectuelles ou encore financières – se révèle être une solution puissante, à la fois pragmatique et porteuse de sens.

Mais qu’entend-on concrètement par « mutualisation des ressources » ? C’est le fait, pour plusieurs organisations, de mettre en commun certains services, expertises ou équipements – plutôt que de les assumer individuellement – afin d’en partager les coûts, les bénéfices et les apprentissages. Par exemple, cela peut vouloir dire embaucher ensemble une personne experte en ressources humaines ou en comptabilité, partager un local administratif, se doter collectivement d’un système informatique ou collaborer pour offrir des formations à leurs équipes.

Mutualiser, c’est s’unir pour être plus forts, plus efficaces, sans devoir tout faire seul – en privilégiant l’avenue de l’intelligence collective, de la solidarité, de l’innovation née du croisement des regards.

Certes, la mutualisation des ressources exige certains efforts et compromis ; cela peut impliquer une perte individuelle à court terme, mais éventuellement générer un gain collectif à moyen long terme. Il est nécessaire de mettre de côté l’individualisme et d’adopter une vision collective. À la logique du « laisser-faire » économique, nous opposons plutôt la logique du « faire ensemble ». C’est dans cette démarche que nous appelons chacun ; décideurs, responsables associatifs, chefs d’entreprise, collectivités locales, citoyens – à embrasser pleinement cette philosophie.

Rappelons qu’ensemble, les entreprises collectives – ou d’économie sociale – du Québec génèrent plus de 48 milliards de dollars de revenus et représentent 5 % de l’emploi total au Québec. Ce n’est pas une mince affaire ! Il faut déconstruire le mythe selon lequel l’entrepreneuriat traditionnel est le seul moteur de « création de la richesse ». Il est temps de valoriser ces initiatives collaboratives, de faciliter leur mise en oeuvre et de reconnaître que la force de nos projets repose sur ce que nous sommes prêts à mettre en commun.

C’est ce principe directeur qui anime plus de 300 membres – coopératives, mutuelles et OBNL –, dont plusieurs sont des réseaux et regroupements, en utilisant quotidiennement les expertises professionnelles pertinentes du Consortium pour le développement et la consolidation de leur entrepreneuriat collectif, et ce, au juste coût. Chaque entreprise collective doit accéder aux services spécialisés dont elle a besoin. C’est une façon authentique de contribuer à l’économie et au tissu social du Québec.

Les entreprises collectives font la différence dans la vie des personnes. Les experts du Consortium font la différence pour les entreprises collectives.

C’est en collaborant que nous pourrons transformer durablement notre société. Faisons le choix d’un modèle plus résilient, plus équitable, plus durable, qui ne laisse personne derrière. L’argent doit être au service de l’humain, et non le contraire !

Ensemble, mutualisons nos ressources pour mieux réussir.

Share This