L’audace de la coopération en affaires

Par J. Benoit Caron, directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives

Face à un modèle d’affaires traditionnel qui se complaît dans son individualisme, le modèle coopératif secoue les mentalités et bouleverse l’ordre établi.

En cette Semaine de la coopération, il est important de rappeler qu’il est essentiel aujourd’hui de capitaliser sur le collectif et d’entreprendre autrement pour l’avenir et le bien commun.

L’entreprise collective est par essence une entité de mutualisation et de coopération. Ses adeptes et défenseurs ont le désir profond de changer les choses par le partage et la libre circulation des ressources et des connaissances.

Vision idéaliste et utopiste dirons certains. À n’en pas douter.

Mais, le plus incroyable dans cette histoire, c’est la finalité et les impacts qu’ont ces entreprises collectives dans la province.

11 200 entreprises collectives existent au Québec et plusieurs d’entre elles sont des coopératives qui, selon une étude du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, ont démontré une espérance de vie supérieure aux entreprises privées.

Le courage et la détermination

Entendons-nous avant de poursuivre, entreprendre autrement n’est pas une chose facile et bien accueillie par le monde des affaires.

La mutualisation n’est pas innée. La nature humaine ne partage pas facilement.

Entreprendre en économie sociale demande une capacité d’adaptation sans pareille…

Les entreprises d’économie sociale franchissent ces barrières jour après jour, défis après défis grâce à des humains capables de renverser la tendance et de penser collectivement pour répondre aux besoins de leur communauté.

Une mission difficile, mais loin d’être impossible. Je salue cet entreprendre autrement porté par ces hommes et ces femmes qui mettent le collectif au centre de leur mission.

D’une initiative ponctuelle à une puissance collective

Possible, car nous l’avons fait.

Notre histoire remonte à 2005, date à laquelle des coopérateurs décident de doter une coopérative de multiples ressources pour répondre aux besoins de plusieurs secteurs d’activité. Ces talents seront mobilisés par différentes organisations. Le savoir circule.

Six ans plus tard, se met sur pied une organisation qui a décidé d’entreprendre autrement, Le Consortium qui a pour unique mission de satisfaire les attentes de ses membres fondateurs en mutualisant et partageant des ressources humaines essentielles au bon fonctionnement des organisations membres et de leurs membres.

Le projet séduit, attire jusqu’à devenir le centre de services partagés que nous connaissons aujourd’hui. Cette capacité à entreprendre autrement est soutenue par une volonté de coopération à toute épreuve. Et c’est avec cette même volonté que le Consortium de coopération des entreprises collectives centralise ses ressources pour les offrir, aujourd’hui, à l’ensemble des acteurs de l’économie sociale.

Pour entreprendre autrement, il nous faut ce réflexe, quand la mission est globale, il faut que la coopération l’emporte sur l’individualisme. En cette Semaine de la coopération, saluons ensemble chacun des réseaux coopératifs et mutualistes et autres organisations membres du Consortium qui ont eu l’audace d’entreprendre autrement.

Une vision idéaliste certes, mais, preuve en est, possible.