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L’avenir du Québec par la coopération
Par J. Benoit Caron, directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives
J. BENOIT CARON
Directeur général du Consortium de coopération des entreprises collectives
À l’occasion de la Journée internationale des coopératives, rappelons l’importance et la pertinence des solutions coopératives pour notre société. En cette période de bouleversements économiques, sociaux et environnementaux, la coopération représente plus que jamais, une réponse solide, innovante et inclusive aux défis de notre époque.
La pertinence renouvelée des solutions de coopération
Une coopérative est, avant tout, une association de personnes cherchant à répondre à des besoins communs. Face aux crises successives, financières, sanitaires ou climatiques, la coopération démontre sa capacité à s’adapter et à offrir des solutions concrètes. En mettant le bien commun au centre de ses préoccupations, elle permet de répondre aux besoins que ni le public ni le privé ne peuvent combler seuls.
D’ailleurs, les solutions coopératives attirent de plus en plus l’attention de nos décideurs publics! En habitation, le gouvernement fédéral a lancé en juin, le Programme de développement des coopératives d’habitation, un programme de 1,5 milliard de dollars.
Autre exemple de reconnaissance croissante : les Entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD) se présentent à l’heure actuelle comme des partenaires de premier plan dans le grand virage vers le soutien à domicile porté par le gouvernement du Québec.
Après des décennies privilégiant le modèle privé axé sur les profits individuels, la coopération reprend une place de plus en plus importante dans les solutions qu’on tente de porter à nos défis collectifs. Et j’ose dire enfin!
La mutualisation : force de distinction
Une des forces distinctives du modèle coopératif réside dans ses pratiques de mutualisation. S’exprimant souvent au sein des fédérations de coopératives et des réseaux, cette mise en commun – ou partage – de ressources, d’outils ou de connaissances permet de maximiser l’efficacité, de réduire les coûts via des économies d’échelle et de renforcer l’impact collectif des organisations qui y participent.
Aux prises avec des besoins communs en services d’accompagnement spécialisés, les réseaux coopératifs et mutualistes sont allés plus loin encore, il y a dix ans, en se dotant d’un centre de partage d’employés. Aujourd’hui, plus de 200 fédérations, réseaux, coopératives et OBNL du Québec détiennent cette coopérative exploitée à des fins non lucratives nommée « Le Consortium » et se partagent près de 100 avocats, comptables, conseillers, techniciens, formateurs, gestionnaires et autres professionnels pour appuyer leurs opérations – et ce au juste coût.
Grâce au Consortium, plusieurs entreprises d’économie sociale ont pu déployer des services essentiels en période de pandémie, répondant ainsi à des besoins criants en matière de santé, de services sociaux et de télécommunications.
Un impact social significatif
En cette Journée internationale des coopératives, nous célébrons non seulement l’importance historique de ce modèle au Québec, mais aussi son potentiel pour façonner un avenir plus juste et durable. Nous sommes fiers, au Consortium, d’accompagner quotidiennement les coopératives et les OBNL du Québec dans leur pérennisation et leur développement. Nous assistons et contribuons à l’amplification de leur impact dans notre société, et nous voyons de nos propres yeux la différence qu’elles font quotidiennement.
J’invite nos décideurs à accélérer leur soutien envers les solutions coopératives. Elles sont plus pertinentes que jamais pour relever les défis de notre époque. Célébrons et soutenons la coopération qui met l’humain au cœur de chaque action. Ensemble, nous pouvons bâtir une économie plus résiliente, équitable et humaine, où chaque individu trouve sa place et contribue au bien commun.